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LA VIE DES VACHES LAITIÈRES

Au Canada, près d’un million de vaches sont utilisées dans l’industrie laitière, dont quelque 350 000 seulement au Québec1.

Ces animaux sociaux et intelligents sont, la majorité du temps, maintenus enchaînés par le cou dans des stalles individuelles et subissent des mutilations systématiques.

Pour produire du lait destiné à la consommation humaine, ces vaches doivent mettre au monde un veau à chaque année, lequel, en général, leur est retiré dès la naissance. Épuisées par cinq années de production laitière, elles sont finalement envoyées à l’encan puis à l’abattoir pour être tuées pour leur viande.

La réglementation qui encadre le traitement des vaches laitières au pays est très limitée et conformément à sa mission de protection des animaux et de sensibilisation du public, la SPCA de Montréal travaille à améliorer la protection des vaches laitières.

Privées de liberté de mouvement

La très grande majorité des vaches laitières passent leur vie en stabulation entravée, c’est-à-dire qu’elles sont gardées en permanence à l’intérieur, maintenues par le cou à une barre d’attache, ce qui les empêche de se déplacer et même de se retourner sur elles-mêmes.

La stabulation entravée a cours dans 75 % des fermes canadiennes2 et elle est encore plus généralisée au Québec où 90 % des fermes l’utilisent. C’est donc actuellement quelque 315 000 vaches québécoises, soit la vaste majorité d’entre elles, qui n’ont pas accès à l’extérieur et ne peuvent assouvir leurs besoins comportementaux les plus fondamentaux, comme celui de se déplacer librement ou de socialiser avec leurs congénères.

Des liens sociaux complexes

Chez les vaches, la possibilité de se toiletter mutuellement avec les individus de leur choix est un facteur de cohésion sociale et un mode d’expression amical. Une étude sur le comportement des vaches en liberté montre que celles qui sont enceintes reçoivent cette marque d’affection plus souvent que les autres! Par ailleurs, cette même étude révèle que les vaches ont des congénères favorites avec lesquelles elles préfèrent se toiletter et dont la présence apaise leur rythme cardiaque.3

Privées de toute possibilité de paître, de se déplacer librement et de choisir les individus avec lesquels elles désirent être en contact, les vaches seules et attachées dans leur stalle présentent des comportements stéréotypés, comme mordre ou lécher de façon répétitive les barres de métal, un indicateur de détresse psychologique4.

De riches capacités cognitives et émotionnelles

La science actuelle démontre chez les vaches un intérêt pour le jeu (similaire à celui observé chez d’autres mammifères tels que les chiens) ainsi que la capacité d’éprouver un large éventail d’émotions complexes, dont des réactions émotionnelles à l’apprentissage (dépassant le simple stimuli positif ou négatif), des biais cognitifs et de la contagion émotionnelle lorsqu’elles sont en groupes. Ces observations suggèrent que les vaches sont capables de processus cognitifs sophistiqués tels que la conscience de soi et l’empathie5.

Une récente étude inclut les vaches dans la liste des animaux qui peuvent rire, notamment par des vocalisations caractéristiques à leur espèce qui témoignent d’une émotion positive et surviennent en contexte de jeu6.

Des mutilations systématiques

Dans les productions industrielles, les vaches subissent des mutilations telle que l’ébourgeonnage (cautérisation des bourgeons de cornes en début de croissance) et l’épilation thermique des poils du pis à la flamme froide.

 

Le chemin vers l’abattoir

Après avoir été utilisées pour produire du lait toute leur vie, les vaches sont généralement envoyées à l’encan vers l’âge de cinq ans pour être vendues, puis à l’abattoir. Les vaches de réforme, soit celles qui ne produisent plus suffisamment de lait constituent ainsi la majorité du bœuf haché vendu aux consommateurs. Généralement, 25 % des vaches laitières d’une ferme sont envoyées à l’abattage chaque année, ce qui représente environ 250 000 vaches de réforme au Canada annuellement7.

Une vache produit naturellement du lait pour nourrir un veau par année à raison d’environ 4 litres par jour. Dans l’industrie laitière, c’est une production de lait pouvant subvenir à la consommation de 125 personnes qui est attendue d’une vache laitière, soit jusqu’à 30 litres par jour8.

Au bout d’environ cinq ans, les vaches de réforme, épuisées par une production aussi exigeante pour leur organisme, doivent entamer un transport sur de longues distances pour être abattues.

Pour les vaches ayant passé leur vie en stabulation entravée et qui n’ont donc pas pu développer leurs muscles, ce qui concerne la majorité des vaches québécoises, les mouvements brusques du transport et le fait de se tenir debout sur de longues distances peut être particulièrement ardu.

Actuellement, il n’est pas exigé que les vaches soient taries de leur production de lait pour prendre le chemin de l’abattoir. Des vaches en lactation sont donc transportées sur de longues distances, ce qui leur occasionne de l’inconfort et augmente le risque de complications douloureuses, comme la mammite, une inflammation des mamelles.

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