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Les chats non dégriffés ne sont pas davantage victimes d’abandon que les autres, selon une étude

Communiqué de presse – Pour diffusion immédiate

Montréal, le 16 septembre 2021 – Une récente étude, menée par la SPCA de la Colombie-Britannique en collaboration avec des chercheurs externes, déboulonne un mythe courant selon lequel les chats qui ne sont pas dégriffés sont plus à risque d’être abandonnés. De fait, l’interdiction du dégriffage n’entraîne pas une augmentation des taux d’abandon ou d’euthanasie des chats dans les refuges. Ces résultats plaident en faveur de l’interdiction du dégriffage au Québec.

La majorité des provinces canadiennes ont interdit cette pratique après la prise de position de l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) sur la question en 2018. L’ACMV s’oppose en effet fermement à cette chirurgie, la jugeant inacceptable sur le plan éthique. Le Québec reste l’une des seules provinces qui l’autorisent encore.

Les personnes qui s’opposent à l’interdiction du dégriffage avancent souvent que les chats dégriffés sont moins susceptibles d’être abandonnés, car ils causeraient moins de dommages dans la maison. L’expérience de la SPCA de Montréal contredit toutefois cet argument : chaque année, le refuge reçoit beaucoup de chats dégriffés qui présentent des problèmes de comportement que l’on sait associés au dégriffage, tels le fait de faire ses besoins en dehors de la litière et l’agressivité. Ces problèmes sont souvent invoqués comme motifs d’abandon par les propriétaires de chat. L’étude citée plus haut confirme que les félins ayant conservé leurs griffes ne risquent pas plus que les chats dégriffés d’être abandonnés ou euthanasiés.

Une étude basée sur l’expérience de 75 000 chats

Cette étude, soumise à l’examen des pairs, cherchait à établir si l’interdiction du dégriffage en Colombie-Britannique avait entraîné une augmentation des abandons ou des euthanasies de chats. L’analyse repose sur des données recueillies pendant six ans (dont trois avant l’interdiction et trois après) auprès de la majorité des refuges de cette province et concernait 74 587 chats. Parmi les observations notées :

  • Les abandons motivés par les griffures ne sont pas plus nombreux que ceux motivés par d’autres raisons. Dans l’ensemble, ce motif d’abandon reste rare (seulement 50 cas en 6 ans).
  • Le nombre de chats admis dans les refuges ainsi que les euthanasies les concernant ont diminué.
  • Les chats sont restés moins longtemps en attente d’adoption après l’interdiction qu’avant.

Il est temps d’interdire le dégriffage au Québec

« Le Québec est l’une des dernières provinces au Canada à permettre encore le dégriffage des chats », souligne Me Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques à la SPCA de Montréal. « Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) révise actuellement sa réglementation en matière de bien-être animal. Une interdiction du dégriffage dans notre province constituerait une suite logique dans cette démarche, surtout au vu des plus récents résultats de recherche. Pour la SPCA de Montréal, il s’agit d’une occasion incontournable pour le MAPAQ d’agir sans plus tarder pour interdire cette pratique au Québec », ajoute-t-elle.

Dégriffage ou amputation

Le terme « dégriffage » est trompeur, car cette procédure consiste à amputer la troisième phalange de chaque doigt du chat. L’ACMV parle d’ailleurs non pas de « dégriffage », mais plutôt d’« amputation partielle des doigts » pour désigner cette chirurgie. C’est l’équivalent, pour un humain, de se faire enlever le bout des dix doigts à partir de la dernière jointure et de marcher dessus toute sa vie. L’opération peut causer de la douleur chronique et avoir des conséquences négatives à long terme sur le plan orthopédique et neuropathique, dont des dommages permanents aux nerfs des pattes, de la difficulté à marcher, une hypersensibilité des pattes, des douleurs lombaires, et ce, peu importe l’âge du chat au moment de la chirurgie.

Privés de leur principal moyen de défense ainsi que de la possibilité d’exprimer plusieurs comportements naturels, comme grimper et se percher en hauteur, les chats dégriffés sont plus susceptibles de développer des problèmes de comportement que leurs congénères aux griffes intactes. En effet, plusieurs études indiquent que le dégriffage est un facteur de risque significatif dans le développement de problèmes de malpropreté et d’agressivité.

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Source : SPCA de Montréal

Personne-ressource pour les médias : Anita Kapuscinska, Conseillère principale, Développement corporatif et relations avec les médias, SPCA de Montréal, 514 656-2760, anitak@spca.com.

À propos de la SPCA de Montréal – Fondée en 1869, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (mieux connue sous le nom de SPCA de Montréal) a été la première organisation vouée au bien-être animal au Canada. Elle est aujourd’hui le plus grand organisme de protection des animaux au Québec, s’exprimant en leur nom partout où règne l’ignorance, la cruauté, l’exploitation ou la négligence.

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