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Les poulets

Avec plus de 22 milliards¹ d’individus à travers le monde, le poulet est l’oiseau le plus répandu sur la planète. On le connaît pourtant très peu autrement que pour sa chair.

Les poulets dits « de chair » sont de la même espèce que les poules pondeuses, mais de races différentes. Ce sont des oiseaux curieux, aux capacités étonnantes.

Par exemple, les poulets — et les poules pondeuses — sont capables de raisonnement déductif et de faire de l’arithmétique. Ils sont aussi en mesure de percevoir les intervalles de temps et d’anticiper des événements futurs, et ils démontrent des capacités cohérentes de « mémoire épisodique ».2

Ce type de mémoire concerne les événements qu’un individu a personnellement vécus ou prévoit vivre et inclut le lieu, le moment et l’état émotionnel du moment. Il peut s’agir d’un repas que l’on a mangé la veille ou d’une activité que l’on entend faire. On l’appelle aussi « mémoire autobiographique ».

Alors que la consommation de viande rouge diminue au Canada, celle de poulet est en augmentation, ce qui occasionne l’abattage d’un plus grand nombre d’animaux puisque les poulets sont plus petits. En 2022, au Québec seulement, 194 millions de poulets de chair ont été abattus, soit 10 millions de plus que l’année précédente.3

Fig. 3 Un poulet de chair âgé de quelques jours.

Le saviez-vous?

Les poulets ont comme ancêtre le coq doré (Gallus gallus), un élégant oiseau du Sud-Est asiatique. Ils sont apparentés aux dindons, aux cailles, aux perdrix et aux faisans, mais aussi aux paons!

Fig. 4 Un coq doré, l’ancêtre du poulet.

La vie des poulets au Québec

Fig. 5 Évolution du poulet de chair en comparant trois lignées différentes de 1957, de 1978 et de 2005. Pour chaque lignée, l’on peut voir le même oiseau à l’âge de 0, 28 et 56 jours.

Les poussins éclosent dans un couvoir, où les œufs sont incubés artificiellement. Dès leurs 48 premières heures de vie, ils sont transportés chez un producteur, qui les engraissera « en liberté » dans un poulailler à haute densité d’animaux durant quelques semaines, en fonction du poids final désiré.4

En raison de la sélection génétique, les races de poulets de chair connaissent une croissance extraordinairement accélérée. C’est une caractéristique voulue par l’industrie agroalimentaire à des fins de rentabilité.5 Toutefois, cette croissance rapide a des conséquences sur la santé et le bien-être des animaux. Les poulets de chair sont plus nombreux à souffrir de certaines pathologies comme l’arythmie cardiaque, et ils engraissent si rapidement qu’ils ont souvent de la difficulté à tenir sur leurs pattes vers la fin de leur courte existence.

Les poulets élevés dans une installation à haute densité
sont plus souvent touchés par le syndrome de la mort subite,
qui tue en général de 0,5 % à 4 % d’entre eux.⁶

Bien que les poulets ne soient pas enfermés dans des cages étroites comme c’est le cas pour les poules pondeuses, la quantité d’oiseaux est si élevée que chaque individu dispose de peu d’espace. Ces conditions de vie sont stressantes, et rendent difficile l’observation des capacités cognitives et affectives de ces animaux.

La capture des oiseaux avant leur transport vers l’abattoir est également une grande source de stress et même de blessures. Les poulets sont attrapés, puis maintenus par les pattes7 avant d’être entassés dans des caisses qui seront empilées dans un camion. À leur arrivée à l’abattoir, les poulets ont normalement entre cinq4 et neuf semaines.8 La vie d’un poulet de chair peut donc se limiter à 35 jours.

Au Québec, la quantité de poulets tués annuellement est calculée au poids et non en nombre d’individus. En 2021, la province a produit 348 millions de kilos de carcasses de poulets éviscérés (2021).8

Fig. 6 Un poulet de chair qui semble incapable de se relever.

Pratiques courantes de l’industrie⁹

Les poulets élevés pour leur chair au Québec sont assujettis à de nombreuses pratiques incompatibles avec le bien-être animal, dont le recours à des méthodes de mise à mort stressantes et violentes. Par exemple, la décapitation, la dislocation cervicale, ou encore le traumatisme contondant appliqué manuellement, qui consiste à frapper la tête de l’oiseau. Cette méthode exige une grande précision, et le coup doit être assez rapide et ferme pour causer la mort. Mal appliqué, le traumatisme contondant peut causer une paralysie temporaire et beaucoup de souffrance et de stress. La mise à mort par inhalation de gaz, qui peut provoquer énormément de détresse, ainsi que le broyage des poussins de trois jours ou moins sont également autorisés.

Ce que vous pouvez faire pour aider les poulets

Soyez un·e allié·e des poulets en vous informant sur eux! Voici quelques suggestions de gestes à poser pour venir en aide à ces oiseaux :

Signez pour les protéger. Si ce n’est déjà fait, nous vous encourageons à signer notre manifeste pour un encadrement juridique des conditions de vie des poulets et des autres animaux d’élevage au Québec, appuyé par près d’une quarantaine de personnalités québécoises. Ce manifeste vise à faire modifier les lois afin que ces animaux bénéficient enfin des protections qu’ils méritent.

Informez-vous sur les poulets en écoutant l’épisode Poulets et dindons, des animaux surprenants de notre balado Au nom des animaux. Ce dernier est également offert sur Google Balados, Spotify et Apple Podcasts. Et faites-le écouter à vos proches!

Un autre moyen d’arriver à faire changer les conditions de vie des animaux comme les poulets est d’écrire à votre député·e.

La façon la plus efficace d’aider les poulets est de réduire ou d’éliminer votre consommation de produits du poulet. Ainsi, vous vous attaquez au problème à la source. De plus, demandez l’adoption de politiques favorisant une transition alimentaire durable.

Crédits photo :

  • Photographie dans la bannière : © Jo-Anne McArthur / We Animals Media
  • Fig. 1 Photographie : © Molly Condit / Sinergia Animal / We Animals Media
  • Fig. 2 Photographie : © Abigail Messier / We Animals Media
  • Fig. 3 Photographie : © Jo-Anne McArthur / Animal Equality / We Animals Media
  • Fig. 4 Photographie : © Abhishek Das, eBird
  • Fig. 5 Photographie : © Elsevier, « Growth, efficiency, and yield of commercial broilers from 1957, 1978, and 2005 ». https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0032579119385505
  • Fig. 6 Photographie : © Mercy for Animals
  • Fig. 7 Photographie : © Jo-Anne McArthur / Animal Equality / We Animals Media
  • Fig. 8 Photographie : © Victoria de Martigny / We Animals Media