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Quatre partis s’engagent à interdire les fermes à fourrure au Québec

Quatre partis s’engagent à interdire les fermes à fourrure au Québec

Communiqué de presse – Pour diffusion immédiate

Montréal, le 16 septembre 2022 – À l’occasion du tout premier débat électoral provincial sur la protection des animaux présenté par la SPCA de Montréal mercredi soir dernier, les quatre partis participants, soit le Parti conservateur du Québec, le Parti libéral du Québec, le Parti Québécois et Québec solidaire, se sont engagés à interdire l’élevage de renards et de visons pour leur fourrure au Québec[1]. Il s’agit de la première fois que des partis politiques provinciaux se positionnent formellement sur cet enjeu alors qu’une majorité de Québécois.es se sont déjà prononcés en faveur d’une interdiction.

L’engagement des partis relativement à l’interdiction des fermes à fourrures s’inscrit dans la foulée de la publication, la semaine dernière, de photos choc prises dans des élevages québécois de renards et de visons. Les photos, qui proviennent de l’agence de photojournalisme We Animals Media et qui ont été rendues publiques par l’organisme de défense des animaux canadien Animal Justice, révèlent les conditions déplorables, mais tout à fait standard, dans lesquelles sont élevés les animaux destinés à la production de fourrure. En effet, on peut y voir des renards confinés dans de petites cages au plancher grillagé ainsi que des visons élevés de façon intensive dans des conditions insalubres.

Ces images ont été soumises à la Dre Marion Desmarchelier, vétérinaire, professeure agrégéeen médecine du comportement animal au Département de sciences cliniques de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et diplômée de l’American College of Zoological Medicinede l’European College of Zoological Medicine (Zoo Health Management) et de l’American College of Veterinary Behaviorists. « Mon analyse est sans appel : les conditions actuelles de garde en captivité des visons et des renards pour la production de fourrure sont incompatibles avec le minimum de bien-être animal acceptable », affirme la Dre Desmarchelier dans son rapport. « Il me semble est inadmissible qu’en 2022 le Québec puisse cautionner qu’on inflige à des animaux sauvages, pourtant reconnus par la loi et par la science comme des êtres sensibles, de telles souffrances physiques et psychologiques », conclut-elle.

Une industrie particulièrement brutale envers les animaux    

Les renards et les visons sont des animaux curieux, intelligents et actifs qui ont des besoins comportementaux complexes, propres à leur espèce. Dans les fermes à fourrure, les renards, qui, à l’état sauvage, ont des territoires de plusieurs kilomètres carrés et creusent des terriers sophistiqués, se retrouvent confinés dans des cages au plancher grillagé d’à peu près 1 mètre carré. Les visons, qui sont des animaux solitaires et semi-aquatiques, se retrouvent entassés par centaines dans des cages empilées les unes sur les autres à l’intérieur de hangars sans accès à de l’eau pour se baigner.

Ces conditions de vie privent les animaux de la possibilité d’exprimer leurs comportements naturels les plus élémentaires, comme chasser, courir, grimper, creuser, nager et explorer. Cela leur occasionne un stress chronique, en plus de les maintenir dans un état de peur constante découlant de l’impossibilité d’échapper à la présence humaine. La fréquence élevée de comportements anormaux observés chez les animaux élevés pour leur fourrure, tels que l’automutilation, le cannibalisme et les stéréotypies (comportements répétitifs effectués sans but apparent), témoigne de leur détresse psychologique.

Les méthodes de mise à mort, choisies principalement en fonction du fait qu’elles ne doivent pas endommager les peaux, sont, elles aussi, hautement problématiques. Les renards sont typiquement tués par électrocution, en faisant passer un courant électrique entre deux électrodes, l’une placée dans la bouche et l’autre dans le rectum de l’animal. Les visons, eux, sont asphyxiés avec du CO2, une méthode reconnue comme étant hautement aversive pour cette espèce. Il ne s’agit pas de pratiques désuètes ou délinquantes, mais bien de pratiques standard de l’industrie, qui sont même codifiées dans les lignes directrices élaborées par le Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage.

Les fermes à fourrure n’ont plus leur place au Québec

L’industrie de la fourrure, et particulièrement de l’élevage des animaux pour leur fourrure, est actuellement en déclin et ce, à l’échelle mondiale. Le Québec ne fait pas exception : alors qu’en 1982 on enregistrait 226 fermes d’élevage en sol québécois, aujourd’hui, en 2022, on n’en compte plus que trois, une de renards et deux de visons[2].

L’acceptabilité sociale de la production de fourrure est en chute libre, poussant de plus en plus de grandes marques à renoncer à son utilisation dans leurs collections. Et selon de récentes données, c’est près du trois quarts des Canadien.ne.s qui appuient une interdiction des fermes à fourrure à l’échelle nationale[3]. La majorité des Québécois.es souhaitent la fermeture de ces installations au Québec[4].

Déjà plus d’une quinzaine de pays à travers le monde ont interdit les fermes à fourrure, dont tout récemment la France, l’Italie et l’Irlande. Au Canada, la Colombie-Britannique est devenue la première province à interdire l’élevage de visons pour leur fourrure en 2021, décision provoquée par des éclosions de COVID-19 dans ce type d’élevage.

En 2015, le gouvernement du Québec a modifié le Code civil en vue de reconnaître que « les animaux ne sont pas des biens », mais plutôt des « êtres doués de sensibilité ». Le droit québécois reconnaît également que nous avons, comme société, une responsabilité collective de veiller à leur bien-être.

« L’interdiction de l’élevage des animaux pour leur fourrure serait la suite logique des réformes en matière de protection animale qui ont eu lieu au Québec au cours des dernières années », fait valoir Me Sophie Gaillard, directrice de la Défense des animaux et des affaires juridiques et directrice générale par intérim de la SPCA de Montréal. « À l’approche des élections provinciales du 3 octobre prochain, nous devons nous mobiliser pour nous assurer que le prochain gouvernement mette fin à cette industrie une fois pour toutes », insiste-t-elle.

Une campagne de pression publique

À la suite de la publication, le 8 septembre dernier, de photos choc prises dans des élevages québécois de renards et de visons, la SPCA de Montréal a interpellé les partis politiques pour qu’ils mettent fin à cette industrie et lancé une campagne à cet effet. Depuis, plus de 2 400 Québécois.es se sont joints à la SPCA pour dénoncer les souffrances infligées aux animaux élevés pour leur fourrure.


[1] Tous les partis provinciaux reconnus par le Directeur général des élections et qui présentaient un.e député.e élu.e lors de la dernière législature, ont été invités à participer au débat.

[2] Statistique Canada, Bilan des visons et renards dans les fermes d’élevage et nombre de fermes (Tableau 32-10-0116-01) (2021), en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3210011601; Statistique Canada, Certaines types de bétail et volailles, données chronologiques du Recensement de l’agriculture (Tableau 32-10-0155-01) (2022), en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/en/cv.action?pid=3210015501.

[3] https://thefurbearers.com/blog/3-4-of-canadians-support-a-ban-on-fur-farming/.

[4] Sondage en ligne effectué par Léger Marketing pour le compte de TACT auprès de 1015 Québécois.es du 6 au 9 mai 2022.

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Personne-ressource pour les médias : Anita Kapuscinska, conseillère principale, Développement corporatif et relations avec les médias, SPCA de Montréal, 514 656-2760, anitak@spca.com.

À propos de la SPCA de Montréal – Fondée en 1869, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (mieux connue sous le nom de SPCA de Montréal) a été la première organisation vouée au bien-être animal au Canada. Elle est aujourd’hui le plus grand organisme de protection des animaux au Québec, s’exprimant en leur nom partout où règne l’ignorance, la cruauté, l’exploitation ou la négligence.

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