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Mégafermes de pieuvres : de dangereux précédents à l’horizon – La SPCA de Montréal demande au Canada de légiférer

Communiqué de presse – Pour diffusion immédiate

Montréal, le 21 février 2023 – Pour la toute première fois, des projets d’élevages industriels de pieuvres et autres céphalopodes sont à l’étude par des multinationales, ce qui soulève l’inquiétude de la communauté scientifique ainsi que des organismes de protection de animaux en raison de graves problèmes ​​​​​​​​éthiques, ​​environnementaux et de ​​santé publique inhérents à ces productions.

La SPCA de Montréal, à l’unisson avec Animal Justice, la BCSPCA, Humane Canada, la Coalition canadienne pour la protection des animaux de ferme, Last Chance for Animals, la Vancouver Humane Society et la Winnipeg Humane Society, lance une pétition demandant au gouvernement fédéral d’interdire l’importation des produits de tels élevages industriels, ainsi que tout projet de ferme de céphalopodes sur le territoire du pays. La position du Canada sur cet enjeu est d’autant plus cruciale que l’Est canadien est un importateur de pieuvres depuis l’Espagne où un projet de ferme industrielle visant à produire des dizaines de milliers de pieuvres par année est actuellement en développement. 

[Pour signer la pétition]

Des animaux hautement intelligents ne bénéficiant d’aucune protection 

« Les pieuvres sont des animaux solitaires et particulièrement mal adaptés à la captivité en raison de leur intelligence développée et de leur curiosité naturelle à explorer leur environnement, soit le vaste fond des mers », explique Émilie-L. Sauvé, coordonnatrice à la Défense des animaux à la SPCA de Montréal. « Dans les fermes industrielles à haute densité, ces animaux carnivores, entassés par milliers dans des lieux exigus, sans possibilité de fuir, ni d’exprimer leurs comportements naturels, seront sujets à l’automutilation et au cannibalisme. » 

Les céphalopodes, le groupe de mollusques dont font partie les pieuvres, sont des êtres particulièrement intelligents et complexes. La science récente a établi que bien que les pieuvres aient une physiologie différente de celle des mammifères, elles ressentent et répondent à la douleur de façon similaire à ceux-ci [1]. Or, il n’existe actuellement aucune loi protégeant le bien-être des pieuvres et autres céphalopodes dans les juridictions où l’élevage de ces animaux est actuellement envisagé. Pourtant, un récent rapport scientifique détaillé [2]  sur les capacités neurocognitives des céphalopodes – regroupant plus de 300 études scientifiques – a conduit le Royaume-Uni à inclure ces animaux sous la protection de l’Animal Welfare (Sentience) Act, qui reconnaît officiellement leur capacité de souffrir et la nécessité urgente de les protéger.  

De sérieuses préoccupations environnementales 

En plus des rejets toxiques déversés dans les écosystèmes voisins, les évasions de pieuvres, des animaux connus justement pour leur aptitude à s’évader [3], pourraient contribuer à la propagation de pathogènes à la faune marine et contaminer les habitats aquatiques environnants. Mais, par-dessus tout, de tels élevages d’animaux carnivores sont incompatibles avec la notion de durabilité environnementale et contribueront à la pression exercée sur les populations de poissons sauvages, dans le contexte actuel de crise de surpêche mondiale [4].  

Des enjeux de santé publique 

Les céphalopodes en captivité dans les mégafermes aquatiques pourraient devenir les vecteurs de pathogènes inconnus, pour lesquels il n’existe actuellement aucun traitement ni stratégies de prévention puisque leur système immunitaire est encore mal connu [5].  

Les élevages aquatiques à grande échelle sont de véritables incubateurs à bactéries, et comme plusieurs des traitements antibiotiques nécessaires pour soigner les pieuvres sont également utilisés pour traiter les maladies humaines, les mégafermes contribuent à la surconsommation d’antibiotiques et à l’émergence de bactéries multirésistantes, qui constituent une grave menace pour la santé humaine selon l’Organisation de Nations Unies Nations Unies. 

Un sujet d’actualité international 

Cette audacieuse campagne pancanadienne est lancée alors que l’État de Washington se penche justement sur un projet de loi visant une interdiction des fermes de pieuvres, et qu’à l’international, de nombreux scientifiques soulèvent de vives préoccupations sur cette nouvelle tendance en aquaculture. Le Canada doit se positionner comme chef de file et refermer la boîte de Pandore pendant qu’il en est encore temps. 

La pétition, désormais en ligne sur le site Web de la Chambre des communes, est marrainée par Mme Elizabeth May, députée fédérale du Parti vert. La SPCA de Montréal, en plus de faire rayonner cette pétition, publiera du contenu informatif et éducationnel concernant l’industrie des mégafermes de pieuvres et les céphalopodes en général, créatures curieuses, intelligentes et complexes encore méconnues. 

[Pour accéder à la page de la campagne]

Finalement, la SPCA de Montréal collabore pour cette campagne de sensibilisation avec l’entreprise québécoise Ouate de Phoque. Dès aujourd’hui, il sera possible de se procurer des chandails à l’effigie des animaux surprenants que sont les pieuvres. 

[Pour se procurer un chandail]  
 


Références

[1] Behavioral and neurophysiological evidence suggests affective pain experience in octopus: iScience (cell.com).

[2] Sentience-in-Cephalopod-Molluscs-and-Decapod-Crustaceans-Final-Report-November-2021.pdf (lse.ac.uk).

[3] The great escape: Inky the octopus legs it to freedom from aquarium | New Zealand | The Guardian; Inky’s Daring Escape Shows How Smart Octopuses Are (nationalgeographic.com).

[4] Jacquet, J., Franks, B., Godfrey-Smith, P. & Sánchez-Suárez, W. The Case Against Octopus Farming. Issues Sci. Technol. 37–44 (2019); en ligne : https://issues.org/the-case-against-octopus-farming/

[5] Comments on the Environmental Impact of Nueva Pescanova farm by the Aquatic Animal Alliance, 2022; en ligne: Octopus Farm EIA Response final_ENG.pdf – Google Drive

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Source : SPCA de Montréal

Personne-ressource pour les médias : Jeanne Beauchamp, chargée de comptes relations publiques, tök communicatons, 514-535-0326 | poste 201, jeanne@tokcommunications.ca

À propos de la SPCA de Montréal

Fondée à Montréal en 1869, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (maintenant mieux connue sous l’appellation SPCA de Montréal) fut la première organisation vouée au bien-être animal au Canada. La SPCA a parcouru un long chemin depuis sa fondation : elle est maintenant le plus grand organisme de protection des animaux au Québec, s’exprimant au nom des animaux partout où règnent l’ignorance, la cruauté, l’exploitation ou la négligence.

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